Au sujet des élections, de nouveau

Le premier tour des élections présidentielles de l’état français se rapproche et son contexte est pour nous riche en enseignements.

Principalement concernant Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche. Le succès du tribun dans les sondages et dans la rue est aujourd’hui incontestable. Il y a plusieurs raisons à cela, et il nous faut les analyser.

La première raison est la nature du Front de Gauche: c’est un parti qui a su associer la machinerie du PCF vieillissant avec la personnalité de Mélenchon. Les médias donnaient depuis des années le PCF pour mort mais tous les gens s’intéressant un peu au monde militant savent que malgré son effondrement électoral, il conserve une vraie force militante (environ 100 000 personnes encartées, quelques dizaines de milliers d’actifs notamment grâce aux Jeunesses Communistes), un réseau d’élus, et des moyens importants. Ajoutons à cela la personne de Mélenchon, ancien sénateur socialiste, ayant commencé trotskiste, homme politique très efficace sachant doser les références populistes, la provocation médiatique et un programme social-démocrate « dur », il est la personne à travers laquelle le Front de Gauche existe. Sans lui ce serait le néant. Il y a ici une première contradiction entre un discours « participatif », « citoyen », avec énormément de références au « peuple » (Le slogan « Mélenchon, présidons » par exemple) et d’un autre côté une personnalisation extrêmement poussée de la politique typique de la république française. La seconde contradiction (qui n’en est pas vraiment une en fait) réside entre les apparences contestataires dans la plus pure tradition du socialisme marxiste français et un patriotisme affiché. Il y a du Mitterand ou du Marchais dans Mélenchon. La France républicaine est toujours mise en avant comme un idéal de lien social à retrouver, comme la patrie de l’égalité, des droits de l’homme… Un discours folklorique bien loin de ce qu’a pu vraiment être la république.

Ce succès fait écho à l’effondrement idéologique, organisationnel et électoral du trotskisme français. Le choc se ressent surtout du côté du NPA: ce brave Philippe Poutou ressemble à un otage comptant les jours avant la délivrance, otage d’un parti au bord de l’implosion et dont une partie de l’appareil a déjà pris fait et cause pour Mélenchon. Lutte Ouvrière est fidèle à elle même avec une candidature témoignage censé donner une tribune à de vagues propositions syndicales enrobées de rouge. L’agonie du NPA peut éventuellement lui apporter quelques militants, autant en profiter. Enfin le POI a suivi sa stratégie classique en ne se donnant pas la peine de présenter un candidat. Les deux premières formations sont très différentes mais sont pourtant victimes d’errements stratégiques les condamnant à être une caution de « goôoche » à la mascarade.

Revenons à Mélenchon. Quelle position les révolutionnaires doivent ils avoir par rapport à la progression de ce candidat? La question fait débat. Une certaine partie de l’extrême gauche parlementaire en pleine débandade le voit comme un sauveur providentiel. Une autre partie est attirée par certains éléments de son discours, imaginant que son succès permettra de redynamiser les luttes syndicales ou de porter des revendications « dures » plus facilement. C’est une analyse à première vue tentante. Certains camarades d’Alternative Libertaire en sont plus ou moins proches (article du journal Alternative Libertaire d’Avril). D’autres encore attendent de voir comment la situation évoluera.

Pour nous, la question est très claire. Si Mélenchon était demain élu Feu de Prairie serait dans l’opposition. Le Front de Gauche n’est pas notre maison mère, ce n’est pas notre modèle, ni un « parti ouvrier dégénéré », ni une « intéressante proposition sur la gauche du PS », ni une cible pour d’exotiques infiltrations, ni rien d’autre. C’est un adversaire sur le chemin de l’insurrection. Le succès de Mélenchon est la conséquence directe de la percée d’une idéologie réformiste chauvine voulant restructurer le capitalisme pour lui donner un visage « humain », « citoyen », bref pour relancer la machine France et repousser l’inévitable crise du système en collant quelques rustines sociales sur l’immense brèche s’étendant de jour en jour. Le Front de Gauche entretient des illusions dramatiques au sein du peuple: collaboration de classe, économie de marché humanisée, négation de l’impérialisme français, manque de réflexion quant au rôle de l’Etat, fantasme de la prise de pouvoir par les urnes… Osons dire la vérité, il y a aujourd’hui plus de chance pour que l’Etat français soit renversé par une insurrection violente suivant une période d’aggravation de la crise économique, que de voir arriver la « 6° république » par les urnes. Le rôle objectif de Mélenchon est de canaliser la colère populaire dans le légalisme et le citoyennisme le plus inoffensif en reprenant pour ce faire toutes les références subversives que le PCF peut encore trainer dans ses cartons de pins et de t-shirts. N’oublions pas aussi que le discours extrêmement vague sur les « puissants » (le capital apatride, tout ça) face au « peuple » peut passer très facilement d’un discours progressiste à un discours populiste réactionnaire. Surtout à une époque où les fascistes se donnent des accents sociaux dans leur marche vers le pouvoir, en appelant eux aussi à la lutte des « petites gens » contre les exploiteurs étrangers… On sait où tout cela mène et la frontière est parfois mince. Cela mériterait un article plus approfondi. Les termes vagues mènent inévitablement à un anticapitalisme de façade naturellement lié au chauvinisme.

Mais attention! Nous ne disons pas pour autant que le Front de Gauche est un parti constitué de manipulateurs. Ses militants sont pour la plupart des gens sincères pensant vraiment participer à un grand mouvement progressiste. Seulement le rôle objectif d’une telle option politique est de désarmer le peuple en mode « je vous ai compris » pour le pousser sur les chemins des urnes… Et après? Après, rien jusqu’au prochaines élections. Et ainsi de suite. Le but ultime étant encore plus idéaliste puisqu’il s’agirait de peser sur la gauche du PS dans le cas où les socialistes arriveraient au pouvoir.

Nous ne raisonnons pas ainsi tout simplement parce que les étiquettes des partis parlementaires ne nous intéressent pas. Nous analysons la situation en terme d’économie politique, donc en terme de classe sociale, et les intérêts des classes que nous défendons ne passent pas par le soutien à un parti se présentant aux élections. L’époque actuelle est celle de la crise généralisée du système avec en parallèle une lente mais profonde restructuration de l’extrême gauche de combat sur des bases saines – ce qui l’amènera rapidement à faire face à de grands défis dont l’affrontement avec les réformistes. Voilà pourquoi les supporters honnêtes du Front de Gauche ne pourront demain qu’être déçus du résultat. Soit ils basculeront dans la social-démocratie assumée en se satisfaisant de quelques sièges soit ils nous rejoindront. Le réformisme, le retour à l’état keynésien, le républicanisme, sont autant d’illusions qu’il faut combattre fermement sans avoir peur de se retrouver aujourd’hui dans la minorité de ceux qui tiennent le cap.

Et puis quelle minorité? Il est possible que l’abstention atteigne au premier tour le score historique de 30%. Nous vous laissons méditer quant à la signification d’un tel rejet. Une dernière chose encore. Si le Front de Gauche fait un bon score (sans doute un peu entamé par le mythique « vote utile » au premier tour) tout ne sera pas tout noir. Les illusions démocratiques encore très présentes dans le peuple font passer le Front de Gauche pour une force subversive, progressiste, marxisante. Donc une percée du Front de Gauche sera également, dialectiquement, une percée de certaines idées que nous défendons… Mais par des moyens opposés. A suivre de près. Et sans céder à la facilité.

D.

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9 commentaires pour Au sujet des élections, de nouveau

  1. Seb. dit :

    Salut,

    Je suis un ancien militant NPA et suis tout à fait d’accord avec ton analyse pour l’avoir vécu en interne avec la période d’un formidable mouvement populaire de 2007 à 2010 auquel répondait ce nouvel outil politique à la « gauche de la gauche » comme ils disent. Et avec, ensuite la période de « sectarisation » dont le sommum furent les régionales de 2010 et le début de la lutte interne idéologique entre unitaires (dont je faisais parti) et « traditionnels » (histo LCR).
    Par contre, pas d’accord sur l’écran de fumée que serait le Front de gauche. J’ai été très méfiant moi aussi alors que j’étais au NPA : brigade socialiste pour casser la dynamique NPA ? Et d’une le NPA s’est écroulé tout seul. Et de deux, pour avoir aujourd’hui rejoins ce mouvement (FDG), je n’y vis ni n’y vois ce que tu décris. Le FDG a su rassembler au-delà des codes et des principes politiques traditionnels qu’on aurait pu craindre avec un PCF très au commande (140000 adhérents, trésorier du FDG). Ce mouvement qui regroupe 10 partis (FASE, PCF, PG, Alternatif,ADS, GU etc…) permet une étendue idéologique qui va du communisme libertaire au déçu de PS en passant par les Stals (malheureusement…) , par les écolos proche confédération paysanne, par les perdus du système etc….On ne peut pas dire, alors que l’on parle à tout bout de champ du « tous ensemble », que ce mouvement est en faite un avatar socialiste au relents faussement anticapitaliste. Et pour en discuter avec de nombreux camarades FDG, les présidentielles ne sont que le commencement, qu’une étape électorale qui verra l’ensemble du mouvement s’affirmer, se grandir bien au-delà des législatives, dans le 3ém tour social, le 4ém, etc… Et c’est prendre toute cette masse de gens qui rejoignent le mouvement pour des naifs que de penser que tout cela est un leurre ou un suppôt malin du capital parce que , quoiqu’il soit décider par les états major des partis qui constituent le FDG, le FDG aujourd’hui ne leur appartient déjà plus dans le sens que localement des choses se sont construites entre des individus qui eux, FDG ou pas vont continuer ou tenter de continuer le combat enclenché.
    Le FDG a donc au moins un avantage, celui du réveil populaire.
    Le FDG, c’est nous tous et toutes !

    • feudeprairie dit :

      Salut camarade,
      Tu soulèves plusieurs problèmes intéressants que cet article n’a pas eu le temps de développer. Le premier est celui de la nature du « front » (avec différentes composantes contrairement à un parti). Le second concerne les perspectives défendues par le FdG sur le moyen terme.
      Concernant la nature du front: en effet, des groupes variés sont représentés, alternatifs, gauche unitaire, ML hodjadistes du PCOF, etc. Pour autant ils servent de caution à un appareil très largement tenu par le PCF et sur lequel se sont greffés de nouveaux militants (du PG ou autre) à mi chemin entre le PCF et le PS. De ce côté, rien de nouveau sous les cocotiers. Le problème est que cela ne permet pas d’aboutir à un projet de société cohérent dépassant la critique de la finance ou le discours sur les nationalisations: il n’y a pas d’analyse de fond du système capitaliste, du rôle des classes sociales, de la nature de l’état. C’est normal puisque le PCF a depuis longtemps renoncé à établir des analyses poussées sur la question. Ce que nous disons c’est que l’anticapitalisme passe nécessairement par une restructuration extrêmement profonde du système de production, par une lutte de classe violente (que l’on vit au quotidien) que le Front de Gauche (ne parlons pas de Mélenchon à ce sujet) ne peut pas assumer, ou ne veut pas, lui préférant un discours sur la moralisation de l’économie. Pour faire ma révolution, il faut un front révolutionnaire large en rupture avec le système parlementariste, et une organisation/un réseau/un parti (selon les idéologies: à Feu de Prairie nous avons des points de vue divergents mais pas antagoniques sur la question) pour mener la lutte au plus haut niveau.
      On en arrive au second problème, celui des perspectives, donc du « 3° tour social » dont tu parles. La perspective d’un vaste mouvement suivant l’engouement électoral est tentant. Mais sans vouloir jouer ma Cassandre, camarade, voyons les choses en face, cela n’est jamais arrivé jusque là. Déjà parce que la direction du Front de Gauche n’appuiera pas une radicalisation des luttes sociales (elle ne l’a pas fait par le passé puisque l’idée n’est pas d’abattre le système capitaliste mais de le réformer), alors qu’un front révolutionnaire devrait appuyer les travailleurs dans leurs luttes et pousser à l’antagonisme avec l’état. Ensuite parce que la question du pouvoir n’est pas réellement posée: les « assemblées citoyennes » sont intéressantes mais interclassistes par nature, et nécessairement limitées si elles ne servent que de « think tanks » à une future 6° république. Notre avis est qu’il est impossible de répondre aux taches qui nous attendent sans donner le pouvoir direct aux travailleurs. La machine de l’état impérialiste ne peut être au service du peuple, il faut repenser sa structure de fond en comble. Ce n’est pas du gauchisme que de dire cela mais seulement du réalisme face aux enjeux de l’époque. Enfin tu dis que la base du FdG poursuivra le mouvement avec ou sans sa direction. Nous l’espérons, car nous avons confiance dans le peuple, mais nous espérons surtout que cela ira vers une prise de conscience et le développement de structure de luttes se plaçant sur un terrain d’affrontement de classe et non de « révolution citoyenne ».
      Voilà, j’espère avoir complété un peu l’article. Désolé pour la lourdeur de la réponse…!

      D.

  2. FuckNazis dit :

    Oi camarade!
    Je voulais repondre a cet article parce que je suis aux Jeunesses Communistes et que j’avoue que il y a quand meme pas mal de truc qui me derange.
    Alors y’aurait enormement a dire donc je vais faire un resume.
    Si j’ai bien compris tu reproche au Front de Gauche d’etre un parti parlementaire et institutionnel qui se serait plus ou moins mis dans le lit du capitalisme et donc n’aurais aucune chance de le detruire.
    Tu dis aussi que le Front de Gauche veut reformer le capitalisme, mais ne compte absolument pas le detruire.
    Mais precisement, le fait est que, que le Front de Gauche ne gagne ou pas, sans detruire le capitalisme il y a moyen de le fragiliser, et notamment d’etendre les idees du mouvement social anticapitaliste.
    Que l’on soit d’accord la revolution ne se fera pas par les urnes. Ca tous les militants que j’ai vu jusque ici etaient d’accord avec moi dessus. Les grandes diatribes de Melenchon pour moi c’est plus pour attirer de l’electorat populaire qu’autre chose.
    Mais la ou tu te trompes, et comme l’a dit le premier camarade, c’est que la presidentielle ne sonnera pas la fin de la lutte. Les militants seront toujours la et feront pression pour le respect du programme et le retour des acquis sociaux. Puis nous pourrons pousser la lutte sur des bases attaquant le systeme en profondeur. Je pense pas etre tres clair mais ce que je veux dire c’est que la majorite des gens, soyons honnetes, n’a pas une culture politique tres developpee en France, et que par consequent si l’on se donne pour objectif une revolution qui ne sera certainement pas nationale, il faut etre capable de se developper a grande echelle d’abord.
    Ensuite a propos du patriotisme :
    Pour te dire vrai, je ne vois pas trop le probleme. Il est vrai que je trouve le concept de 6eme republique loin d’etre satisfaisant et de repondre aux questions que l’on se pose, mais enfin, le patriotisme et le nationalisme chauvin (tu sembles avoir la meme reaction que Plantu mettant Le Pen et Melanchon au meme niveau, alors que ils n’ont quasiment rien en commun…) c’est pas la meme chose. Moi je suis patriote dans le sens que j’aime le pays ou je suis ne, son histoire, certaines de ses traditions, ses paysages, etc. je trouves que c’est un pays interessant et beau, mais je suis pour l’abolition des nations et de toute frontiere politique, pour la bonne raison que ca ne m’empeche pas de penser que chacun doit avoir le droit de vivre ou il veut, sans entrave pour son deplacement, et que le changement peut toujours etre interessant. Les frontieres sont un obstacle pour moi au fait de pouvoir vivre ou l’on veut, dans la region que l’on aime etc. je sais pas si tu vois ce que je veux dire ?
    Ensuite tu dis « Le Front de Gauche entretient des illusions dramatiques au sein du peuple: collaboration de classe, économie de marché humanisée, négation de l’impérialisme français, manque de réflexion quant au rôle de l’Etat, fantasme de la prise de pouvoir par les urnes »
    Ou vois tu une collaboration de classe ? Je veux dire, soyons serieux, dans la societe actuelle les PME n’ont un pouvoir que tres limite, et en elle-meme sont loin d’etre l’argument de predilection du capitalisme. SI il est sur que le systeme du patronat est a combattre et a abolir, les PME ne seront pas vraiment un grand obstacle pour ca. Le veritable ennemi pour l’instant c’est bien les multinationales, les grandes corporations, le CAC 40 et ses serviteurs… Et ceux la ont toujours ete denonce aussi bien par Melenchon que par l’ensemble des militants du FdG.
    Economie de Marche Humanise, si tu parles des influences de Keynes OK, mais tu vois sincerement le Fdg (si elu) pouvoir changer au niveau national le systeme economique alors que l’Europe resterait dans une logique de capitalisme ultraliberal ? De nouveau le changement est progressif, tu vas surement trouver la comparaison insultante pour Lenine et je m’en excuse, mais Lenine avait bien fait la NEP a la base, qui restait un programme capitaliste. Tu me diras que la Russie de l’epoque n’avait pas du tout la meme economie que la France de maintenant, OK, mais on a vu les resultats de la politique economique de Staline qui se pretendait anti-capitaliste… Un echec presque total…
    La reflexion quand au role de l’etat pour moi s’effectue surtout en interne, mais du moins dans ma section il y a beaucoup de discussion la dessus (bon d’accord, ma section est anti-Melenchonniste… Mais je suis sur que ca a lieu aussi dans des sections ou les partisans du FdG sont en majorite…) et je pense que on sortira bien quelque chose de ca. La aussi toutes les contributions du reste des anti-capitalistes seraient les bienvenues.
    Ce que je veux dire finalement c’est que je suis en partie d’accord avec ta critique, mais entre condamner certaines « illusions » que fait circuler le FdG (enfin Melenchon plutot, mais de nouveau je le vois plutot dans une ligne strategique de sensibilisation progressive de la population au systeme dans lequel on vit plutot que de « trahison de la revolution ») a dire que l’election du FdG serait une entrave a la revolution, y’as du chemin. Pour moi au contraire l’election du FdG ouvrirait la porte a un developpement des organisations revolutionnaires en France, car le FdG au pouvoir, ca voudrait dire beaucoup moins de repression contre les revolutionnaires, une bien meilleure organisation du pays, et un developpement de nos idees au sein de la population : les anti-capitalistes pourraient alors se concentrer sur le developpement de reseaux a diverses echelles et se developper sans etre trop gene, comme ils le sont actuellement, par tout l’appareil d’etat, allant des keufs a la justice. Sans dire que les nervis d’extreme droite seraient loin de se sentir chez eux si on en arrivait a un niveau ou le FdG pourrait acceder a la presidence.

    Voila j’ai peur de pas avoir ete super clair mais je suis assez fatigue, j’espere quand meme que tu vois a peu pres dans quelle optique je suis, et quoi qu’il en soit bonne continuation dans la lutte. On verra bien ce que nous donnera l’avenir camarade 😉 et desole si mon commentaire est un peu long mais j’avais beaucoup a dire sur la question.

    • Ekintza dit :

      Je me permets de te répondre camarade.

      Tu dis : « Que l’on soit d’accord la revolution ne se fera pas par les urnes. Ca tous les militants que j’ai vu jusque ici etaient d’accord avec moi dessus. », mais plus loin: « l’election du FdG ouvrirait… »

      Tu te contredis camarade ! A moins que tu ne veuilles dire que sa seule élection ne suffirait pas à la révolution, qu’il faudra ensuite utiliser tous les moyens…
      Mais partir de la base que le Fdg aurait la moindre chance de gagner les élections est profondément erroné !

      « Economie de Marche Humanise, si tu parles des influences de Keynes OK, mais tu vois sincerement le Fdg (si elu) pouvoir changer au niveau national le systeme economique alors que l’Europe resterait dans une logique de capitalisme ultraliberal ? »

      Là tu me semble bien réformiste, espérer la victoire électorale du Fdg tactiquement, comme tu le dis bien à la fin : « Pour moi au contraire l’election du FdG ouvrirait la porte a un developpement des organisations revolutionnaires en France, car le FdG au pouvoir, ca voudrait dire beaucoup moins de repression contre les revolutionnaires…[…] », je veux bien, mais vouloir « le changement du système économique » par les institutions bourgeoises, ça c’est du réformisme pur et dur !

      Les revendications sociales du Fdg sont tout à fait légitimes, mais sans perspective révolutionnaire à long-terme de renversement de l’Etat bourgeois et d’abolition de la propriété privé des moyens de production, sans rapport dialectique entre réforme et révolution, elles ne valent rien et ne sont qu’un moyen de tenter de sauver le capitalisme…

      Tu dis :
      « Ensuite a propos du patriotisme :
      Pour te dire vrai, je ne vois pas trop le probleme. Il est vrai que je trouve le concept de 6eme republique loin d’etre satisfaisant et de repondre aux questions que l’on se pose, mais enfin, le patriotisme et le nationalisme chauvin (tu sembles avoir la meme reaction que Plantu mettant Le Pen et Melanchon au meme niveau, alors que ils n’ont quasiment rien en commun…) c’est pas la meme chose. Moi je suis patriote dans le sens que j’aime le pays ou je suis ne, son histoire, certaines de ses traditions, ses paysages, etc. je trouves que c’est un pays interessant et beau, mais je suis pour l’abolition des nations et de toute frontiere politique, pour la bonne raison que ca ne m’empeche pas de penser que chacun doit avoir le droit de vivre ou il veut, sans entrave pour son deplacement, et que le changement peut toujours etre interessant. Les frontieres sont un obstacle pour moi au fait de pouvoir vivre ou l’on veut, dans la region que l’on aime etc. je sais pas si tu vois ce que je veux dire ? »

      Lorsque l’on critique le « patriotisme » de Mélenchon (plus juste de le qualifier de chauvinisme je pense), ce n’est pas parce qu’il aime « certaines de ses traditions et ses paysages etc. », mais parce qu’il aime et adore son Etat bourgeois, sa « République une et indivisible », et veut férocement défendre les intérêts de l’impérialisme français !!! Son discours est particulièrement puant de chauvinisme : « Nous sommes la 5e puissance mondiale ! », « Nous sommes la deuxième puissance économique de l’Union. Nous sommes un grand peuple, éduqué, formé. « ….(Et les autres c’est de la merde ?)
      Ce mec est social-impérialiste jusqu’à la moelle, logiquement le Fdg ne parle JAMAIS d’impérialisme français, au contraire il défend « la France » face à « l’impérialisme américain », ce qui est quand même très très puant.

      Au moins le NPA et LO sont beaucoup plus « sains » de ce côté là, et dieu sait que je ne les aime pas…

      « Les grandes diatribes de Melenchon pour moi c’est plus pour attirer de l’electorat populaire qu’autre chose. »
      Tu oublies le principe fondamental : les communistes et les révolutionnaires ne cachent pas leurs intentions. Sauf considérations tactiques, mais lui, sa « révolution citoyenne » par les urnes elle est répétée du soir au matin !!! Comme dit Feu de prairie, il entretient des illusions dramatiques dans une partie du peuple. On parle quand même d’une raclure ancien ministre et sénateur du PS, comment pourrait-il avoir la moindre perspective révolutionnaire !!!
      Un révolutionnaire ne peut pas socialiser des idées contre-révolutionnaires !!!

      « tu vas surement trouver la comparaison insultante pour Lenine et je m’en excuse, mais Lenine avait bien fait la NEP a la base, qui restait un programme capitaliste. »

      Sauf que l’appareil d’Etat bourgeois était détruit, les monopoles expropriés, le pouvoir populaire soviétique établi !!!

      Sinon j’espère sincèrement que tu as raison, qu’une bonne partie de la base du Fdg n’en restera pas là, mais pour cela il faudra sortir du cadre du programme du Fdg… Les révolutionnaires sincères devront rompre avec les sociaux-démocrates…

      Et bien évidemment, je préfère des gens qui votent Fdg que FN, UMP, PS…

      • FuckNazis dit :

        « Tu te contredis camarade ! A moins que tu ne veuilles dire que sa seule élection ne suffirait pas à la révolution, qu’il faudra ensuite utiliser tous les moyens…
        Mais partir de la base que le Fdg aurait la moindre chance de gagner les élections est profondément erroné ! »

        Ce que je veux dire plus generalement, c’est que le fait que le FdG pese et a la longue peut etre soit elu, permettrait un developpement beaucoup plus facile et rapide des organisations revolutionnaires.
        Evidemment que son election ne suffira pas a la revolution. Mais son election permettra d’ouvrir des chemins vers la revolution qui resteront ferme tant que l’on aura a se battre avec l’etat pour la moindre petite chose. Tu comprends ce que je dis ou bien ? L’election du FdG ouvre des portes a l’elargissement du mouvement social anticapitaliste en general.

        « Là tu me semble bien réformiste, espérer la victoire électorale du Fdg tactiquement, comme tu le dis bien à la fin : “Pour moi au contraire l’election du FdG ouvrirait la porte a un developpement des organisations revolutionnaires en France, car le FdG au pouvoir, ca voudrait dire beaucoup moins de repression contre les revolutionnaires…[…]“, je veux bien, mais vouloir “le changement du système économique” par les institutions bourgeoises, ça c’est du réformisme pur et dur ! »

        De nouveau tu ne comprends pas bien. Je suis justement en train de te dire le contraire. Je te dis que le FdG meme a la presidence ne pourrait pas changer le systeme economique si l’Europe restait dans une logique liberale comme elle l’est. Ce qui explique que le modele economique presente ne soit pas du socialisme pur. Neanmoins on ne peut pas dire que ce soit du capitalisme pur non plus je pense. Evidemment qu’on ne changera rien par les reformes, ou du moins pas les bases du systeme (arretes de croire que je penses ca je passes mes journees et me tue a essayer de faire rentrer ca dans la tete de ma copine socialo xD) mais on peut neanmoins affaiblir le capitalisme et ameliorer provisoirement le sort des gens, ce qui ouvrira de nouveau, comme je l’ai dit, des perspectives d’extension des idees de gauche dans la population. A nous d’en tirer parti et d’utiliser ca pour faire de la propagande revolutionnaire.

        « Lorsque l’on critique le “patriotisme” de Mélenchon (plus juste de le qualifier de chauvinisme je pense), ce n’est pas parce qu’il aime “certaines de ses traditions et ses paysages etc.”, mais parce qu’il aime et adore son Etat bourgeois, sa “République une et indivisible”, et veut férocement défendre les intérêts de l’impérialisme français !!! Son discours est particulièrement puant de chauvinisme : “Nous sommes la 5e puissance mondiale !”, “Nous sommes la deuxième puissance économique de l’Union. Nous sommes un grand peuple, éduqué, formé. “….(Et les autres c’est de la merde ?)
        Ce mec est social-impérialiste jusqu’à la moelle, logiquement le Fdg ne parle JAMAIS d’impérialisme français, au contraire il défend “la France” face à “l’impérialisme américain”, ce qui est quand même très très puant. »

        Mais enfin c’est irrealiste ce que tu dis. Laetatoto t’as repondu en dessous, et j’ajouterai en outre que Melenchon souligne avant tout le fait que la France n’a pas besoin des Etats-Unis, n’est pas un « petit pays » comme voudrait le faire croire nos politiciens sociaux-traitres adores pour justifier leur obeissance au Grand Capital, et que donc la France peut aussi voler de ses propres ailes, ce qui evidemment ne veut pas dire que l’on ne doit pas collaborer ac d’autre pays! Mais je veux dire faut recontextualiser, puis entre « etre soumis » et « collaborer » y’as une difference je crois.

        « Tu oublies le principe fondamental : les communistes et les révolutionnaires ne cachent pas leurs intentions. Sauf considérations tactiques, mais lui, sa “révolution citoyenne” par les urnes elle est répétée du soir au matin !!! Comme dit Feu de prairie, il entretient des illusions dramatiques dans une partie du peuple. On parle quand même d’une raclure ancien ministre et sénateur du PS, comment pourrait-il avoir la moindre perspective révolutionnaire !!!
        Un révolutionnaire ne peut pas socialiser des idées contre-révolutionnaires !!! »

        Oui, mais justement, considerations tactiques! En affichant ouvertement des idees communistes, on a plus de mal a approcher la majorite des gens qui ont subi un lavage de cerveau, et de plus parfois ne comprennent pas trop le pourquoi du comment! Je pense que on peut y aller de facon progressive, une fois que les gens sont hameconnes, a nous, militants, d’aller les voir, leur parler, leur expliquer… Puis aux dernieres nouvelles le Front de Gauche le PCF et la JC avaient des affiches anti-capitalistes aux dernieres manifestations (dis pas le contraire en tant qu’adherent de la JC je sais quand meme ce que contient mon local ^^…)
        Les attaques personnelles tu pourrais les eviter, c’est de la politique people. Ancien ministre et senateur du PS oui, il l’a quitte justement apres avoir renonce a en faire quelque chose de vraiment socialiste, et il a commence sa carriere comme militant trotskyste je te ferais dire… Beaucoup de trotskystes faisaient de l’entrisme au sein du PS a l’epoque… Puis quand tu vois des guignols qui le qualifient de « social-fasciste » (ce qui n’a aucun sens quand on connait la vraie definition du fascisme, et ce que sont reellement les fascistes…) tu te dis que dans notre camp y’en as qui cherchent vraiment a detruire le FdG plus qu’a combattre le capitalisme.

        « Sauf que l’appareil d’Etat bourgeois était détruit, les monopoles expropriés, le pouvoir populaire soviétique établi !!!

        Sinon j’espère sincèrement que tu as raison, qu’une bonne partie de la base du Fdg n’en restera pas là, mais pour cela il faudra sortir du cadre du programme du Fdg… Les révolutionnaires sincères devront rompre avec les sociaux-démocrates…

        Et bien évidemment, je préfère des gens qui votent Fdg que FN, UMP, PS… »

        Ce qui n’empeche pas la NEP d’etre relativement capitaliste, et Melenchon a ete aussi assez clair que les bourgeois refractaires seront expulses et punis.
        Evidemment qu’on va aller plus loin que le programme la tout le monde est d’accord. Sincerement tu devrais aller voir sur le terrain les militants du FdG, tu verrais que tu te fais trop de souci pour rien.
        Et encore heureux que tu prefere ca… Sinon y’aurait un sacre probleme quand meme xD

      • feudeprairie dit :

        Personnellement j’ai des divergences profondes avec le programme et le style de travail du FdG sur plusieurs points. Ma critique ne concerne pas les militants de base qui font un travail de diffusion des idées progressistes et d’organisation d’assemblées de quartier, ce qui est encore une autre question (même si là encore entre un militant du PG et un de la JC le degré de radicalité ou la perception du rôle de Mélenchon seront différents).
        Le problème quand on veut avancer sur la voie de la révolution (disons le clairement) c’est de poser les bonnes questions: quelle est la situation du capitalisme aujourd’hui, quelles sont ses particularités en France, quelle est le rôle de la culture bourgeoise, de son encadrement, dans la passivité des masses? Et face à cela, comment agir le plus efficacement possible pour changer ce monde?
        Et là une des tâches principales des révolutionnaires est d’attaquer et d’abattre notre propre impérialisme. La France est un pays impérialiste, elle n’est pas « soumises au grand capital apatride », et il faut donc bien comprendre que « l’ennemi est dans notre pays » (comme disait Liebnecht). J’ai l’impression que Mélenchon n’a pas ce point de vue en ne parlant jamais de l’impérialisme français et en centrant ses attaques sur la finance, le « grand capital », l’influence des autres pays, la très haute bourgeoisie… Le capitalisme, ce n’est pas que ça. Idem pour la république. Quand on critique le chauvinisme de Mélenchon on pense par exemple à sa mise en avant de la France républicaine comme une grande nation ayant éclairé le monde entier etc… On face à une analyse de classe cela ne tient pas: la République bourgeoise n’a plus aucun rôle progressiste depuis le 19° siècle. Elle est maintenant synonyme de conciliation de classe. C’est pour ça que nous rejetons le tricolore, la marseillaise ou les appels patriotiques: nous savons ce qui est sous-tendu derrière.
        Enfin, comment percevoir le FdG au pouvoir? Je ne pense pas qu’il aura une marge de pouvoir suffisante dans le cadre des institutions bourgeoises pour faire changer les choses. Il risque au contraire plus de discréditer les perspectives révolutionnaires par son impuissance: la moindre loi, la moindre modification constitutionnelle seront empêchées. Le pouvoir est bien contrôlé. L’exemple de Mitterand arrivé au pouvoir avec un programme anticapitaliste (et qui a finalement largement libéralisé l’économie) est malheureusement frappant. Mais on peut aussi regarder à l’étranger: en Inde, le PCI (marxiste) aux manettes dans certains états avec une coalition de « front de gauche » en est arrivé à faire de la gestion sociale de la misère, et on en est aujourd’hui à un point où ces gouvernements locaux commandent les opérations policières de la sordide guerilla anti-naxalite visant à éradiquer (sans succès) le mouvement révolutionnaire. Bien sûr, on en est encore loin en France, où l’état est bien différent tout comme les perspectives. Mais je parle de cela pour en revenir aux possibilités de changement social radical par une arrivée au pouvoir. Aller plus loin que le proramme, certes… Mais comment, à une époque où le régime parlementaire est plus que jamais délégitimé? Je ne suis pas pessimiste pour autant. Je suis extrêmement optimiste concernant nos perspectives, au contraire, mais je pense qu’elles se construisent hors de la course électorale, dans la diffusion de notre culture et dans l’organisation politique et sociale de notre classe jusqu’à développer l’antagonisme entre les exploités et l’état.

        D.

  3. latetatoto dit :

    Salut Camarade
    petite question : est-ce que la mauvaise foi fait partie de la préparation de la révolution ?
    Je demande ça parce que tu écris :
    « [mélenchon dit] “Nous sommes la 5e puissance mondiale !”, “Nous sommes la deuxième puissance économique de l’Union. Nous sommes un grand peuple, éduqué, formé. “….(Et les autres c’est de la merde ?) »
    On peut trouver plein de défaut à JLM (politicien professionnel, républicanisme à l’ancienne, réformiste, tout ce que tu veux), mais du chauvinisme à la papa, je ne pense pas. Tu ignores ou fait semblant d’avoir mal entendu dans quelles circonstances JLM fait ce genre de phrases. C’est quasiment toujours en introduction d’une réponse à tel ou tel journaliste qui argue du fait que rien ne sera possible pour changer l’organisation politique et économique, notamment en europe, et que la france, comme tous les pays, devra bien se soumettre à une cure d’austérité. C’est un préambule à un argument qui dit, « comment se fait-il que la france soit un pays si riche et bien placé dans le classement selon vos propres critères, et qu’on ne puisse rien faire et rien discuter ? Si on peut, faire autrement ».
    Par ailleurs, JLM est le seul candidat que je connaisse à puiser son inspiration politique concrète (à part poutou et le NPA peut-être, mais je ne pense pas qu’il en fasse une stratégie politique) chez Correa et en amérique du sud en général, chez les tunisiens et égyptiens etc. et à proclamer la fraternité avec les « peuples frères » du maghreb, et le PG à dialoguer avec les partis de gauche d’allemagne, d’espagne, de grèce, du portugal… Ces phrases que tu dis ne servent jamais à dire que les autres peuples peuples, c’est de la merde, et si tu as écouté plus de dix minutes les discours ou lu les textes du FDG ou du PG, tu le sais très bien.
    bonne continuation

  4. Ekintza dit :

    « Ce que je veux dire plus generalement, c’est que le fait que le FdG pese et a la longue peut etre soit elu, permettrait un developpement beaucoup plus facile et rapide des organisations revolutionnaires.
    Evidemment que son election ne suffira pas a la revolution. Mais son election permettra d’ouvrir des chemins vers la revolution qui resteront ferme tant que l’on aura a se battre avec l’etat pour la moindre petite chose. Tu comprends ce que je dis ou bien ? L’election du FdG ouvre des portes a l’elargissement du mouvement social anticapitaliste en general. »

    J’ai compris ce que tu dis, et je suis même plutôt d’accord, Mais ce qui me gêne c’est qu’il me semble que tu bases une très grande partie de ton raisonnement sur cette hypothétique élection du Fdg (qui me semble comme je l’ai dit totalement irréaliste). Mais quand ? En 2017 ? Je pense que la situation sera bien différente à ce moment là, le peuple révolutionnaire n’attendra évidemment pas, et en conséquence les fascistes (coalition exUMP-FN) seront appelés au pouvoir, par les urnes ou pas, et avant le Fdg ça j’en suis convaincu.
    La stratégie officielle du Fdg tourne, DE FAIT, totalement autour de la lutte électorale, des présidentielles, puisque pour réaliser (prétendre réaliser) les réformes voulues par le Fdg, il faut être à l’Elysée. Tu me diras qu’on peut aussi « imposer des réformes » au gouvernement PS ou UMP de service, et je suis d’accord. Mais le problème est que c’est la SEULE perspective des dirigeants du Fdg (comme LO et le NPA, « imposer une véritable politique de gauche », comme dit Poutou). Les révolutionnaires ne rejettent pas les réformes qui améliorent les conditions d’existence des masses, mais si la lutte pour les réformes n’est pas liée à une véritable stratégie révolutionnaire, elle est condamnée à échouer (en tout cas dans le contexte actuel, il faudrait une pression populaire telle, que seul un mouvement révolutionnaire authentique serait capable de générer), ou pire, à se transformer en lutte réactionnaire.

    A la limite, je veux bien concevoir un « gouvernement réformiste d’urgence » appelé par la bourgeoisie « libérale démocrate » si le pays devient ingouvernable, thèse que j’ai pu voir développée par le camarade du blog Servir le peuple. Mais cela n’est pas à l’ordre du jour, et les marxistes et les révolutionnaires en général ne peuvent pas baser leur stratégie sur une telle hypothèse…

    « Mais enfin c’est irrealiste ce que tu dis. Laetatoto t’as repondu en dessous, et j’ajouterai en outre que Melenchon souligne avant tout le fait que la France n’a pas besoin des Etats-Unis, n’est pas un “petit pays” comme voudrait le faire croire nos politiciens sociaux-traitres adores pour justifier leur obeissance au Grand Capital, et que donc la France peut aussi voler de ses propres ailes, ce qui evidemment ne veut pas dire que l’on ne doit pas collaborer ac d’autre pays! Mais je veux dire faut recontextualiser, puis entre “etre soumis” et “collaborer” y’as une difference je crois. »

    Eh bien justement, cette conception de Mélenchon que « la France doit voler de ses propres ailes » est à 200 % impérialiste, c’est la politique de De Gaulle de la « la France indépendante » face aux Etats-Unis, qui sortit de l’OTAN mais n’en restait absolument pas moins une puissance impérialiste.

    « Oui, mais justement, considerations tactiques! En affichant ouvertement des idees communistes, on a plus de mal a approcher la majorite des gens qui ont subi un lavage de cerveau, et de plus parfois ne comprennent pas trop le pourquoi du comment! »

    Entre ne pas « afficher ouvertement les idées communistes » (bon disons ne pas mettre tout de suite le nom de « révolution socialiste », « communisme », sur la transformation radicale que tant de travailleurs veulent, ce qui peut se défendre), et promouvoir l’illusion électorale, l’idéologie républicaine bourgeoise et l’impérialisme français tout en le niant totalement, il y a quand même une marge phénoménale !!! Qu’un révolutionnaire ne franchirait jamais.

    Par « considérations tactiques » j’entendais savoir adapter son discours aux secteurs à qui l’on s’adresse, mais sans jamais renier le fond, et où est le discours marxiste « pur » lorsque le Fdg s’adresse aux prolétariat le plus avancé ? Je pense qu’il est globalement totalement absent, en tout cas chez moi oui depuis toujours. Je veux bien croire qu’il y a des individus très avancés et des sections où ce n’est pas vrai, comme la tienne, mais en restant dans le cadre global soc-dem du Fdg, c’est condamné… C’est l’éternel débat avec les marxistes-léninistes (tu te définis bien comme ça ?) surtout de la JC qui persistent à rester dans le P »c »F pour le caractère « de masses »…
    Mais il faut se dire une chose, tu dis que vous pouvez former des gens que Mélenchon a « hameçonné ». Mais est-ce que la formation de quelques éventuels nouveaux militants plus ou moins marxistes compense la diffusion massive par Mélenchon d’illusions réformistes ?

    Le « fond du discours » de Mélenchon, c’est une majeure partie de réformisme, chauvinisme, social-impérialisme. Mais qui en effet peut prendre des formes progressistes en apparence, c’est vrai ! C’est là toute l’ambivalence. C’est pour cela que Feu de prairie dit qu’une percée électorale représenterait dialectiquement une avancée des idées progressistes, je suis bien d’accord comme je l’ai dit.

    Par « tactique » je pensais aussi à ne pas tout de suite balancer devant tout le monde des trucs du genre : « on devra buter les exploiteurs du peuple et les fascistes qui s’opposent violemment à la libération des opprimés ». Ce qui serait entre autres judiciairement préjudiciable…
    Mais qui ne risque pas d’arriver aux dirigeants du Fdg, c’est sûr !!! Il veulent plus de flics non…

    « Ce qui n’empeche pas la NEP d’etre relativement capitaliste, et Melenchon a ete aussi assez clair que les bourgeois refractaires seront expulses et punis. »

    Je sais pas ce qu’il a dit précisément, mais Mélenchon propose la collectivisation des moyens de production ?? Ses belles paroles ne sont que du vent, « radicalité » apparente alors que jamais il ne parle du fond, jamais il ne remet en cause la propriété privée capitaliste des moyens de production. Ne comparons donc pas à la NEP, qui s’est faite comme je l’ai dit dans le cadre d’un Etat socialiste en construction, alors que le pouvoir bourgeois était déjà abattu ! C’était « reculer pour mieux sauter ».

    « Et encore heureux que tu prefere ca… Sinon y’aurait un sacre probleme quand meme xD »

    Ben en fait d’un côté je peux être plus en accord avec un électeur du PS qui serait un vote purement anti Sarko et pas de conviction. Alors qu’une partie des votants FdG vraiment de conviction (pas les tenants du « faute de mieux » et du « moins pire ») pourra être aussi réactionnaire sur plusieurs questions (comme la position vis à vis des peuples de l’Hexagone et d’outre-mer, autre grief, et pas des moindres, contre ce franchouillard inégalable). Comme les votants des Verts, qui sont très souvent les pires sociaux-démocrates imaginables.
    On voit de ces gens chez les votants « anti UMP », les présidentielles c’est encore malheureusement le sommet de l’irrationalisme…
    Enfin, de moins en moins, puisque l’abstention battra un record et atteindra peut-être les 30 %…

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